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Jehane Benoît, pionnière de l’art culinaire au Québec

Jehane Benoît, pionnière de l’art culinaire au Québec

Depuis plusieurs siècles, les chefs masculins occupent avec vigueur l’espace
culinaire public. Les grands noms de la cuisine française comme Antonin
Carême, Auguste Escoffier, André Viard, et plus récemment, Paul Bocuse et
Alain Ducasse ont participé à la renommée mondiale de la gastronomie
française.


Sur la scène locale, plusieurs grands noms émergent aussi dans l’espace
public, notamment les chefs Normand Laprise, Martin Picard, Daniel Vézina,
David McMillan et Frédéric Morin. Le Brésil, le Japon, l’Espagne, les États-
Unis, le Danemark, on retrouve désormais de grands chefs dans tous les pays.
Mais où sont les femmes, me demandez-vous ? Elles ont, depuis la nuit des
temps et dans la plupart des cultures, toujours contribué à la préparation des
repas et surtout, participé à la transmission des savoirs et des traditions
culinaires familiales. Ces connaissances se sont donc conservées, au fil des
siècles, mais davantage dans la sphère privée.


Heureusement les temps changent et les femmes investissent de plus en plus
l’espace public en cuisine. Partout sur la planète, elles font preuve d’audace et
de modernité. Hélène Darozze, Anne-Marie Pic, Marie-Fleur Saint-Pierre,
Helena Rizzo, pour ne nommer que ces grandes de l’art culinaire, dressent
désormais la table à une gastronomie au féminin.


Une pionnière diplômée


Parmi celles-ci se trouve une femme née à Montréal, au début du XXe siècle.
Issue d’un milieu aisé, Jehane Benoît (1904-1987) fréquente le couvent Sacré-
Coeur, puis dans les années 1920, elle s’envole vers Paris afin suivre une
formation à l’école Le Cordon bleu. Elle poursuit plus avant sa formation à la
Sorbonne, où elle obtient un diplôme en chimie en 1925.


Jehane Benoît revient au Québec et entame une longue carrière dans le
domaine culinaire. Au début des années 1930, elle fonde une école de cuisine
laïque et bilingue, Le Fumet de la vieille France, qui accueille environ 8000
étudiants durant les quatre premières années.


Grande pédagogue, elle a aussi organisé des écoles culinaires pour l’YWCA de
Montréal. Très active, elle dirige deux restaurants montréalais, soit Le Salad
Bar, qui est considéré comme le premier restaurant offrant un menu végétarien
à Montréal et La vieille marmite, situé sur l’île Sainte-Hélène.


En 1956, avec son deuxième époux, elle s’établit à Sutton dans les Cantons de
l’Est, où ils acquièrent une ferme d’élevage d’agneaux. Elle demeure à cet
endroit jusqu’à son décès, survenu en 1987. Elle est d’ailleurs inhumée dans le
cimetière de sa ville d’adoption. En 2012, le Musée des communications et
d’histoire de Sutton a présenté une exposition portant sur la carrière de
Jehane Benoît.


Dans les médias


Auteure prolifique, elle contribue à de nombreux magazines, dont Madame au
foyer, Canadian Home and Gardens et La Revue moderne. Elle rédige de
nombreux ouvrages culinaires, autant en français qu’en anglais, dont le plus
ambitieux est L’Encyclopédie de la cuisine canadienne, qui a obtenu un
immense succès puisqu’il s’est vendu à près de deux millions d’exemplaires !


Elle fut une des premières à introduire les notions de cuisine au micro-ondes,
notamment par son ouvrage Madame Benoît’s Microwave Cookbook, paru en
1975 et traduit en français l’année suivante. Elle participe à de nombreuses
émissions télévisées, dont Femmes d’aujourd’hui (RC) The Young Chiefs (CBC)
et Take30 (CBC).


Au court de sa carrière, elle reçoit plusieurs distinctions, dont le prix David,
qui lui est décerné en 1968. En 1973, elle est reçue Officière de l’Ordre du
Canada.


Un parc est aussi nommé en son honneur en 1995 ; il s’agit du parc Jehane-
Benoît, situé tout près de l’Institut de tourisme et de l’hôtellerie du Québec
(ITHQ), au coin des rues Malines et Berri. Elle fait son entrée dans Le Petit
Robert en 2012.


Avec un tel parcours, la contribution de Jehane Benoît à la cuisine canadienne
est indéniable. En feuilletant L’Encyclopédie de la cuisine canadienne, la
version originale de 1963, on constate les vastes connaissances de Jehane
Benoît. Elle communique aussi sa vision des arts culinaires et son appréciation
des particularités régionales.


« Avons-nous une cuisine canadienne ? Oui, mais nous avons surtout une
cuisine du Québec. La cuisine d’un pays témoigne de sa géographie, de son
histoire, de l’ingéniosité gourmande de son peuple et de ses atavismes »,
souligne-t-elle dans son introduction.


Plusieurs informations contenues dans ce volume traversent le temps et
peuvent servir de références, encore de nos jours. On mesure aussi l’évolution
de la cuisine depuis cette époque, par exemple, avec l’emploi de glutamate de
monosodium comme ingrédient désigné pour certaines recettes, ainsi que la
proposition de recettes intrigantes telle la grande cipaille au lièvre, dans
laquelle on peut remplacer les perdrix par des pigeons (!), la recette de pigeons
rôtis et le classique écureuil au vin blanc ! À vos marmites !!


Au plaisir !


Par Caroline Cudia
rédactrice pour Zeste du monde

Date de publication : 2/5/2020 10:40:41 AM


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